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J’ai enterré la croyance, rejoint le troupeau pour m’oublier en lui, dans les prophéties de la décadence. J’ai atteint les limites de la raison lucide, fatigué de me prendre pour un comédien. Chaque jour je simule des sourires tant tous mes lendemains ont un goût d’avant-hier. Perdu dans un présent dépeuplé, dans le contradictoire, dans le brouillard funeste du réel, qu’est-ce qui a encore un sens ? Pas de mirages ni de palliatifs pour contenir la rage qui m’anime. Aucune place pour ce qu’il reste d’orgueils inutiles. Plus personne pour s’indigner du sang, des larmes, du vrai ni du faux, de la dualité du prétendu effort de guerre. Plus aucune tendresse pour ce gens autour de moi qui occupent le même siècle. J’ai beau conscientiser l’insatisfaction, l’absence d’espoir, l’étendue de l’absurde, je me surprends encore, les mauvaises nuits, à rêver plonger du mauvais côté de la ligne de crête, à jouer au funambule sur cet instinct familier. J’étouffe dans cet incendie. Personne n'apprend, personne n'aspire, personne n'enseigne, à savourer les brulures. Dans mes rêves je programme mon obsolescence. Je n’existe que dans l’évasion, ne prends part qu’à la science pour vivre avec la pulsion d’une trêve qui ne viendra pas, l’illusion d’un rêve qui s’éternisera. Mais personne n'apprend, personne n'aspire, personne n'enseigne, à oublier.
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