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FF004 | Aux Antipodes De L'Existence

by Johk

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1.
On se croise comme des inconnus dans une ville, sur un trottoir, Paris est mort on a déménagé c'est mieux. Loin du métro, de la folie des grands boulevards, loin de la mère, des non dits et des infractions, loin de la guerre et ses raisons, loin des enfers de l'opinion. Dans les couloirs sous la terre on se demande encore s'il pleut, elle adorait Paris sous les trombes d'eau d'hiver. Dans la tempête qui suivi nos jours heureux, comme une bombe, une étincelle dans ses yeux loin des violences, loin des passions, que de silence à l'horizon, que de silence à venir.
2.
À la gloire du marché, à la gloire des enfants du libre échange, de la folie des transactions. On a tous vendus notre âme aux taux d'intérêts, aux cartes mères, à l'or noir et aux décisions aux frontières de la déraison, au pays des atterrés. Avec le temps, on s'est lassé de grandir, avec le temps on a laissé mourir l’enfant qui hurle, qui n’a jamais appris. Et sous la pluie, on a vu partir nos amis, et dans la nuit disparaître au grand jour, à nos familles qu’on aimerait choisir, à nos familles, nos visages sans amour.
3.
La course aux sentiments, on joue contre le temps, à choisir le silence. On rit, on pleure, on siffle à cinq contre le vent, à l'arrière des avions on vole ensemble tous face au mur, tous face aux dures lois de la science. On cri, on brûle, l'un de l'absence, l'autre du mal à vivre seul, aux antipodes de l'existence. On trace un trait sur le tableau de l'avenir, on tourne en rond, aux regrets des premiers jours. On dessine des formes et des longues journées de paresses, on suspend nos amours, nos idéaux.
4.
L’ennui est ici, on traverse les ondées, le passage du tonnerre. La nuit est morte et obscène, obsédé par son corps, ses problèmes. On fédère le peu de cynisme, nos faits d’armes, nos envies entartrées, la jeunesse qui souffre, qui prospère, les vieux qui coulent en apnée. La nuit est longue sans nos pères disparus au quartier des idées. Sur le brancard tous nos regrets, nos affaires, la violence calcinée. Dispersons les doutes, les poussières d’un ami qui n’a plus à ramper mais tout au bout du cimetière, entamons la marche du fossé entre l’ivresse et l’art du changement radical. Qu’on se serve de nos vies pour distinguer l’agonie du mensonge, qu’on se serre en silence, auprès des innocents qui n’ont pas à céder à la violence du contrat, des absences. Dix ans pour quoi, dix ans pour rien que des larmes et du deuil, c’est dent pour dent, une trace sous chaque œil en mémoire des apparences, en l’honneur des prétendants, au noir et blanc des écrans entre nos verres grisés.
5.
Au-delà des efforts, au-delà des temps morts, se sacrifier ensemble, loin des confrontations de l’esprit et du corps, l’amertume aux aurores, même nous on pleure. Las des visages aux traits tirés par la faiblesse d’un combat qu’on perd tant par nos âges avancés que par nos grandes tristesses, nostalgie du présent, aime-nous on meurt.
6.
On a quitté nos terres pour rêver endetté au crochet des historiens et des contes de bonnes familles, livrés encore aux envies d’un esclave de l’ascenseur social, du mensonge et du vent. Tous embarqués dans le même bateau rongé par les remous du temps, du sel additionné au profit des entraves, de la mer au silo, du soleil au bureau des soumis. Anciens propriétaires ne nos vies déversées dans des verres vidés par la faiblesse, nos envies, et qu’on laisse nous crever les yeux, nous détruire un peu mieux. On a laissé derrière nous les espoirs d’un futur espacé aux allures de patience, confinés dans des structures d’acier, de béton et d’ivoire impossible à cerner. On s’aimait plus que tout mais tout a un prix, celui des routes qu’on prend, qu’on dessine aux enfants dans les livres d’école en feu, en cendre, qu’on s’unisse pour le mieux. Rien n’est acquis à la cause des souffrances qu’on engendre et qu’on subit. A nos méfiance de jour comme de nuit, à vendre et à signer encore.
7.
On avance, on se perd dans les rues de nos rêves, chacun dans sa misère contre le temps, les vices et la fatalité. Si proche de l’éternel, mais dix ans en arrière, si loin du vide, au fond de nos corps empilés sur les quais de l’histoire, mais quelle histoire. On a vu nos vêtements changer de couleurs au gré des hivers qui ne laissent de place qu’à la pluie, sous les nuages de nos enfers. Détruits, enfermés de jour comme de nuit, à l’agonie mais dans la tradition de l’apathie dans nos quartiers au nom des écrasantes lois d’une minorité. Amnésiques mais sincères du mal qu’on s’est bien fait, bien avant qu’on s’enterre sous les gravats d’une ville qu’on rêvait éclairée.
8.
On saigne, à qui la faute ? Est-ce qu’on ressemble aux autres, ceux qu’on a décriés, lassés de vivre au goût du jour. Dans nos assiettes on pleure, on découpe nos erreurs en morceaux délavés tâchés de sang qu’on nous prélève la nuit quand on rêve, à l’abri des problèmes de vie qui nous mènent au cœur des chrysanthèmes On ne pense plus qu’au silence, au vent qui nous berce, aux fleurs et aux alliances de nos cœurs en berne. On ne danse plus que sur des airs de sirène, au feu, on ne pense plus qu’à la guerre, aux armes, aux adieux.
9.
Sentir la foudre, les yeux qui traînent au balcon des ambitieux, semer la foule, ces gens qui n’aiment sourire au fond que pour se plaire, trouver un modèle en eux, œdème de nos vies, nos systèmes. Sentir qu’on est plus silencieux dans la rue que dans nos vœux d’amour de santé et d’ivresse, on change d’année mais pas le stress qui se cache au fond des yeux, quand la nuit tombe sur nos détresses. Qu’on se dévore et qu’on élimine tous nos efforts, nos envies de vivre comme des nantis, reine et roi du vide, comme les acteurs d’un mauvais film. Comme le noir qui lentement fuit vers les origines où les couleurs sont celles qui nous inspire, qui nous transportent qui nous font vivre. Alors qu’on respire comme aux prémices de la chronique, s’aimer ou mourir, comme des enfants qui ne veulent pas grandir, qu’on se détruise pour peut-être un jour se reconstruire.
10.
La pitié réduite en un tas de cendres qu’on a jeté aux vents des beaux discours, si près du but mais rien à ajouter on a cherché trop loin le sens des mauvais jours. A se lire en vain, encerclés pour toujours, on perd le fil sans nous envisager, ensemble on réduit nos chances de s’éviter. Regarde nous, est-ce qu’on s’indigne de la douleur, de nos épines coincés là où plus rien ne vit, sous l’épiderme de nos ennuis. Qu’on marche au travers des livres qui n’ont rien d’autre à faire que de brûler encore Qu’on distingue le rêveur du malheureux qui n’a envie que de brûler encore Qu’on assassine la routine, le silence, qu’on ne vive que pour brûler encore Que l’étincelle dans nos verres, nos nuits blanches, nous permette de brûler encore.

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released September 1, 2016

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